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Le geste du mois - Jardiner sans pesticides !

Mars signe le retour du printemps, et pour beaucoup d'entre nous le retour au jardin ! C'est aussi en mars qu'a lieu la traditionnelle "semaine sans pesticides"... raison pour laquelle notre geste du mois consiste donc à opter pour un jardin sans pesticides !

Différents types de pesticides

Le terme "pesticides" signifie littéralement "qui tue les pestes". Il s'agit la plupart du temps de molécules chimiques, plus rarement naturelles, qui permettent de détruire les "indésirables" : les mauvaises herbes (herbicides), les champignons et moisissures (fongicides) ou les insectes (insecticides), voire les rongeurs (rodonticides). On parle également de produits phytosanitaires quand ils sont utilisés pour protéger plantes et cultures. 

Les pesticides au jardin, un problème préoccupant ?

Beaucoup de personnes se disent que les pesticides sont avant tout un problème lié à l'agriculture. De quel mal peuvent bien être responsables les petits jardiniers du dimanche face aux ravages d'une agriculture industrialisée ?

Une étude de 2005 montre que l'impact de monsieur et madame tout le monde est particulièrement élevé. Les pesticides vendus aux particuliers belges s'élèvent à 33% de la quantité totale de produits (en substances actives) vendue, contre 51% pour l'agriculture ! Les jardiniers belges achètent donc annuellement 2,7 tonnes de produits toxiques.

Les pratiques des particuliers sont moins encadrées, moins règlementées et moins surveillées que celles des agriculteurs. Si ces derniers doivent respecter un ensemble de "bonnes pratiques" (par exemple, ne pas pulvériser sur des surfaces imperméables comme du béton ou de l'asphalte), les particuliers sont peu nombreux à lire (et suivre...) les précautions et recommandations d'utilisation et de conservation des produits, ou de traitement des déchets. 

On constate aussi, de manière générale, l'utilisation de quantités bien supérieures aux doses nécessaires : les gens utilisent ainsi parfois plus de 6 fois les doses requises ("autant vider la bouteille !"), même pour les traitements dits naturels, comme la bouillie bordelaise (qui n'est pas forcément sans impact négatif à de telles doses). 

Des alternatives douces et naturelles ?

Les spécialistes s'accordent pour dire que le recours aux pesticides dans les jardins est généralement inutile, et ne peut même pas être motivé par des questions économiques (au contraire des pratiques agricoles, bien que ce point soit éminemment discutable).

Bourdon des prés (B. pratorum) sur une fleur de consoude (Symphytum officinale).

Alternatives naturelles aux herbicides

La première solution pour se débarrasser des mauvaises herbes ? Arrêter de les considérer comme telles ! Est-ce vraiment dérangeant d'avoir quelques brins d'herbe entre les dalles de béton ? Les pâquerettes ou les mousses au milieu de votre pelouse vous empêchent-elles de profiter du jardin ?

La question des herbicides nous renvoie finalement à notre conception de la propreté et de la saleté. Un trottoir avec quelques pissenlits mais sans produits toxiques est-il plus propre, ou plus sale qu'un trottoir sans la moindre plante, mais complètement gorgé d'herbicide ? 

L'herbe à Robert, un petit géranium considéré comme mauvaise herbe.

Si vraiment on désire se débarrasser d'herbes indésirées, on pourra envisager des méthodes douces, comme celles évoquées ici.

On envisagera aussi, dans les parterres, la pratique du paillis, qui permet d'éviter la pousse des herbes, tout en maintenant le sol humide pour les plantations.

Alternatives aux insecticides

Le jardinage écologique préconise d'avoir un jardin "un peu négligé", avec un grand nombre de plantes différentes (si possible indigènes) et de milieux de vie (pelouse tondue et moins tondue, pré fleuri, haie vive, mare naturelle, pierrier, tas de bois, compost, nichoirs pour oiseaux et insectes, etc.)

Cette diversité de sources de nourriture et d'habitats favorisera l'installation d'insectes, oiseaux et autres petits mammifères qui agiront comme de véritables auxiliaires pour le jardinier, en se nourrissant des insectes indésirés.

Ici encore, la question de la tolérance se pose. Est-ce que les quelques pucerons sur votre rosier vous dérangent particulièrement ? 

Hyponomeutes, chenilles "ravageuses" du fusain européen.

Si on choisit de lutter, optons toutefois pour les solutions naturelles : un très bon point au jardin d'agrément, une évidence au jardin potager ! 

De nombreuses alternatives aux pesticides conventionnels sont abordées dans la brochure éditée par Adalia et Natagora, de même que dans la brochure plus généraliste de Bruxelles Environnement avec 100 conseils pour un jardin naturel et convivial.

 

 

Date: 
Lundi, 17. Mars 2014 - 15:30
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