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Cornouiller mâle

  • Indigène 
  • Nom latin : Cornus mas
  • Floraison : février-mars
  • Intérêt pour les abeilles domestiques : +++ (nectar, pollen)
  • Intérêt pour les abeilles sauvages : bourdons à langues courtes (+)
  • Hauteur : de 2 à 6 mètres
  • Exposition : mi-ombre, soleil
  • Sol : calcaire
  • Type : ligneux
  • Cycle : vivace, feuillage caduc

Il n'a pas encore de feuilles que, déjà, ses branches se couvrent d'abondantes petites fleurs jaunes aussi lumineuses que le soleil, sans doute pour contribuer à sa façon à l'allongement des jours et au retour du soleil invaincu.

Le cornouiller mâle, improprement nommé puisqu'il est à la fois mâle et femelle (fleurs hermaphrodites) et qu'il n'existe pas de cornouiller femelle, est originaire d'Europe de l'est et d'Asie, si bien qu'il n'est pas très abondant à l'état spontané dans nos régions, bien moins en tout cas que son cousin le cornouiller sanguin (voir plus bas).

Le cornouiller mâle et les abeilles

Il offre son abondante floraison au sortir de l'hiver, avant même le forsythia, stratégie qui lui permet d'éviter la rude concurrence printanière pour s'attirer les faveurs des pollinisateurs. C'est donc une excellente plante mellifère, visitée pour son nectar abondant, idéal pour favoriser la reprise du couvain... si bien qu'il ne donne pas de miellée importante (on en retrouve toutefois des traces dans le miel toutes fleurs). Les reines bourdons, qui passent l'hiver seules en attendant le printemps, peuvent y trouver également une ressource importante pour démarrer leurs colonies au début du printemps. 

Le cornouiller mâle et la nature

Outre la grande importance de sa floraison précoce, ses fruits attireront, plus tard dans l'année, de nombreux oiseaux frugivores. Dans les milieux naturels, son feuillage est également convoité de certains herbivores, comme les lièvres et les cervidés. Comme la plupart des plantes indigènes, il peut accueillir de nombreux insectes qui viennent s'y nourrir ou s'y abriter. 

Le cornouiller mâle et les hommes

Son nom dérive du latin Cornus, la corne, en raison de son bois très dur. D'autres noms lui ont été donnés, au gré des époques et des régions : cornelier, cornier, fuselier...

Rigide et élastique à la fois, son bois était utilisé pour la fabrication de flèches, javelots, engrenages, rayons de routes ou manches d'outils. Son fruit, la cornouille, est une baie rouge et brillante contenant un gros noyau ; comestible, légèrement acidulée au goût proche de la cerise et de la framboise, on peut en faire des confitures, des vins (comme en Arménie) ou les préparer en saumure à la manière des olives. On les récoltera une fois blettes, ramollies par le temps, sans être pourries, vers la mi-septembre ou plus tard encore.

Le cornouiller au jardin

Pour son esthétique floraison hivernale, ou pour son abondante production de fruits comestibles, le cornouiller mâle a été régulièrement planté dans les parcs publics et jardins.

On en trouve actuellement de nombreux cultivars, vendus dans les jardineries, qui présentent certaines qualités : une floraison plus tardive, des fruits plus gros, des fruits jaunes, etc. On veillera à ne pas le confondre avec ses nombreux cousins du genre Cornus, comme l'indigène cornouiller sanguin (voir ci-dessous), ou les exotiques cornouiller de Sibérie (C. alba 'Sibirica'), cornouiller blanc de Californie (C. californica) ou cornouiller du Japon, dit "porte-fraises" (C. japonica).

Le cornouiller sanguin (C. sanguinea)

Également indigène, et beaucoup plus fréquent dans nos régions, le cornouiller sanguin laisse épanouir ses fleurs blanches plus tardivement, vers avril-mai, sur un bois rouge déjà feuillé. Vers la fin de l'été, ses feuilles rougissent également. C'est en hiver que son bois nu flamboie au milieu d'une nature ternie par le froid et la grisaille. Il attire également les insectes pollinisateurs, bien que l'intérêt lié à la floraison précoce de C. mas soit perdu. Ses fruits, d'un bleu noirâtre, sont toxiques pour l'homme.

Astuce pour reconnaître les cornouillers

Toutes les espèces du genre ont des feuilles fortement nervurées. Pour déterminer s'il s'agit d'un cornouiller, déchirez délicatement une feuille dans le sens de la largeur, et séparez doucement les deux parties obtenues. Si de fins filaments blancs les relient, c'est bien un cornouiller !

 

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